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Les Anciens du DESS CVIR sévissent encore
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12 janvier 2008

Je blogue, je veille, j’apprends… je lis et j’écris !

Bonne et joyeuse à toute. J'inaugure donc la nouvelle année par un billet que je viens également de publier sur relation, transformation, partage. A l'occasion, je vous parlerais de l'éffet inattendu de ce blog : de l'audience. Mais là n'est pas le propos. Je viens vous causer de blogging

 

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Je suis dans la blogosphère. Cela signifie que j'écris et que je lis des blogs. Belle lapalissade !

Ecrire un blog

J'ai déjà eu l'occasion d'indiquer en reprenant et en commentant un billet de François Guité. l'intérêt de tenir un blog dans le cadre scolaire. Je reprends ici l'argumentation que l'on peut étendre à tous types de projet blog :

- c'est une publication soumise au jugement des pairs ce qui suppose d'y mettre plus de soin que dans l'exercice habituel des devoirs à la maison, exercice d'apprentissage et de reformulation solitaire dans lequel, l'apprenant, ne s'adresse qu'à lui-même. il n'est donc pas soumis à l'exigence de bonne communication et laissera beaucoup de choses dans l'implicite et le brouillon.

- deuxième point, en s'adressant à autrui, l'élève s'adresse aussi à lui même. Il fait ainsi un retour sur son apprentissage et ce retour fait lui-même partie de l'apprentissage : la metacognition. Il ne s'agit donc pas d'un simple exercice de communication vers autrui mais d'un approfondissement de l'apprentissage.

- enfin, dernier point, qui pour l'auteur probablement est le principal, le savoir a une "dimension sociale" on apprend dans un environnement donné, et ce qu'on apprend est un savoir construit en réseau.

Je voudrais revenir ici sur l'aspect lecture d'un blog/veille et le rapport qu'il y a à l'apprentissage.


Je t'ai lu, je ne t'aime plus

A rennes, j'avais suivi d'un oeil distrait une conférence sur la veille et j'avais vu l'un des intervenants biffer d'un click distrait l'un de ses flux qui avait l'heur de ne plus lui plaire.

Cet acte m'avait interpellé, les flux aussi étaient donc jetables. Depuis, je me suis rendu compte également que certains blogs que je suivais régulièrement avec enthousiasme naguère, perdait aujourd'hui, pour moi, de leur intérêt. Et je me demande pourquoi ?

Je me souviens d'un podcast de Thierry Soussin lu dernièrement sur la microformation et que j'ai commenté sur ma base de connaissances. des formations courtes, étalées dans le temps, régulières, périodique. Et finalement, cela me rappelle la lecture du journal. Lire quotidiennement mon canard local me permet d'apprendre sur mon environnement immédiat. Et cette connaissance s'acquiert avec le temps, ou du moins avec la périodicité de lecture. Je ne lis pas tout dans mon canard. Je le parcours, je m'arrête parfois sur un titre qui m'a attiré. J'apprend au fil de l'eau.

Ce mode de formation s'oppose à la lecture d'un livre. J'ai besoin d'un temps long sur la journée (au moins une heure), intense, resséré sur la semaine, et qui s'arrête à la lecture du livre. Le livre, j'ai été le chercher à la librairie avec une intension de lecture (en règle générale mais la sérendipité peut aussi s'appliquer ici). Finalement, lecture du journal et lecture du livre se réincarne assez facilement dans le mode pull / push. A un investissement en temps lourd et ponctuel s'oppose un temps diffus et infusif.

Mais ce faisant, qu'est-ce que j'apprends à la lecture des blogs qui me plaisent et pourquoi certains ne me plaisent plus.

Simplement, je crois, et l'analogie avec le journal peut se filer sans problème, c'est qu'un journal, comme un blog ne véhicule pas simplement de la connaissance pure, mais aussi un point de vue sur le monde. Lire un blog régulièrement, c'est aussi accepter que son auteur essaie de me convaincre et débatte avec moi si j'ai déjà une conscience aigüe de ses intensions, en un mot qu'il me change. Ce qui est important, bien plus que la connaissance diffusée, c'est son regard.

J'ai suivi avec intérêt des blogs pour la connaissance qu'il m'apportait mais aussi pour le point de vue. Et certains points de vue ont commencé à m'ennuyer quand ils sont entrés en conflits avec ma propre identité, c'est à dire ma culture la plus profonde, le coeur de mon disque dur.

Flux et reflux

Je ne lis pas qu'un seul blog heureusement. J'ai biffé certains flux, ou plutôt, je les ai destitué, mais j'en promeut aussi d'autres. Dans mon onglet "lecture quotidienne", de netvibes, certains flux ont donc rejoint la catégorie reine de mon agrégateur alors que les bannis rejoignaient les onglets inférieurs, thématiques. Pourquoi promouvoir ceux là ?

Souvent, j'ai ces flux depuis très longtemps. J'y passe de temps à autre, je lis parfois un article mais je ne m'y attarde jamais (plus de 800 flux quand même). Mais je sais qu'ils sont là et un jour, à la lumière de deux ou trois billets lu d'afillée, je crois le moment venu de me familiariser plus en détail avec la pensée de cette personne.

Je crois fondamentalement qu'une fois qu'un blogeur a fini de m'apporter ce que je recherchais, je le remplace par un autre dont je sais qu'il va pouvoir m'apporter quelque chose de différent qui me manque.

J'ai donc à ma disposition un réservoire de blog (réservoire blog) dont certain sont en lecture quotidienne, et d'autres en attente. Chaque blog lu m'apporte un peu chaque jour.

Lazy, lazy, lazy... (merci à Noir Désirs)

Ce qui va changer, par rapport à la lecture d'un journal est que mon apprentissage va être à la croisée des différents blogs que je lis avec pas mal de redondance et parfois quelques pépites.

Sur cette redondance, Olivier dit justement à propos de ce qu'il appelle, avec un peu d'énervement, la lazysphère "cette Lazysphère ne serait alors que la part correspondante à nos différentes mémoires de travail ou mémoires de tâche (une sorte d'équivalent de la RAM de nos ordinateurs), c'est à dire ce lot coutumier d'informations que nous mobilisons et dont nous gardons trace de manière relativement systématique, afin d'en incarner certaines seulement dans de futures activités ou tâches davantages "construites"."

Et cela me rappelle le phénomène de réminiscence des moines du moyen âge. Ils n'avaient (pour la plupart) jamais lu la bible mais entendu lors des différentes cérémonies. Et la redite quotidienne d'extraits bibliques avaient formatés leur mode de pensée. Ils ne s'exprimaient qu'avec des versets. Pour ce que je connais, chaque lettre de Saint Bernard de Clairvaux a au moins trois ou quatre citations bibliques.

Les blogs transmettent donc une vulgate. Ce n'est plus vraiment du Savoir, tellement le niveau de didactisation est bas et dilué mais cela reste une bonne introduction à la culture d'un savoir particulier. Est-ce à dire que c'est le café du commerce ? Je ne sais pas ! Francisque nous renseignerait peut être !

Pour conclure

Si je reviens sur une année et demi de participation blogosphérique, j'ai l'impression d'avoir énormément appris et d'avoir pénétré un univers qui me paraissait abscons. J'ai suivi une formation lourde (dess) qui m'a mis le pied à l'étrier, la veille a consolidé et fortement enrichi le savoir de départ, le blogging m'a permis de le fixer.

On en reste finalement toujours au couple classique lecture / écriture. Rien n'a changé, cela reste dans la maîtrise de ce couple que s'acquiert la culture.

Effectivement,, les flux sont jetables, mais je n'ai pas le courrage de vraiment les détruire. Ils ne m'apportent plus vraiment grand chose mais je les garde comme d'une vieille maitresse...

je n'ai pas eu le courrage de les biffer !

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