Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Anciens du DESS CVIR sévissent encore
Archives
28 septembre 2007

réseau social et identité

Je viens de lire un article d'Olivier Erschield sur ce que l'on sait des réseaux sociaux dans lequel il liste informations récentes (70 millions d'utilisateurs facebook, skyrock, 1e réseau européen, 100 000 réseaux ning...) et analyses sur la collection d'identités numériques que permettront ces réseaux.

 

En fin d'article, il renvoie à l'interview par palpitt d'un étudiant aixois, thibaut Thomas, dont le mémoire de fin d'étude d'IEP porte sur les réseaux sociaux.

 

à propos de sa représentation photographique que l'on met sur ces réseaux, il dit "Ce n’est pas une fausse image, c’est une image re-présentée plutôt qu’une image représentant un comportement. Il s’agit de se mettre en avant, de projeter son identité, de l’affirmer pour inscrire son existence. On joue une scène représentant notre perception de la réalité."

 

L'image personnelle est à plusieurs niveau à mon avis et a suivi la courbe multi-séculaire de la médiatisation, de l'innovation technologique et du discours permis par celle-ci :
- l'image réelle, objective mais que l'on ne peut pas décrire, C'est l'image de la caverne dont parle Thibaut Thomas

- L'image que l'on découvre dans le miroir. C'est le petit enfant et c'est ce qui fait que nous sommes des êtres pensants. En fait, on ne peut appréhender sa propre image que par le miroir ou le regard des autres. C'est la prise de conscience de sa propre identité.

- l'image que l'on a de soi qui est une construction sur la base de ce que renvoie à chacun la société et qui nous est propre. C'est la prise de conscience du regard des autres qui nous pousse à nous conformer à leurs attentes. C'est l'éducation des enfants, c'est la télévision et le mode broadcast. Cette image se construit en réaction. C'est une image passive. Elle est un fantasme qui évolue au grès de la confiance que l'on a de soi et ce que l'on suppose dans le regard des autres. Cette image reste privé.

- l'image que l'on donne à voir de soi est celle que nous publions à destination des autres. C'est une image pour les autres,  médiatisée, publicitaire de nous même. Elle est basée, extraite de l'image que l'on a de soi sur laquelle on a gommé les aspects privés les plus saillants. C'est l'image publique. C'est aussi une image sur laquelle on agit, c'est une image écrite qui intègre les codes médiatiques. Ainsi le discours marketting atteint la sphère de l'image de soi (personnal branding). Son image est devenu un produit à vendre. Cette image publiée, c'est le profil numérique des réseaux sociaux, le Curriculum Vitae ou les histoires de soi que l'on raconte, dans lesquelles on se met en scène. Et qui sont la carte d'identité.

- J'ai l'impression aujourd'hui qu'une autre image est en train d'apparaître. Cette image serait l'image de l'image que l'on donne à voir de soi. C'est un discours sur le discours, l'image re-présentée dont parle Thibaud. Désormais l'image est devenue la réalité. on est dans l'image de soi mise à distance par soi-même. On est devenu le premier spectateur de sa propre image.

Publicité
Commentaires
J
Je suis d'accord avec toi, c'est vraiment du théâtre, sauf que nous sommes spectateurs de notre propre pièce en même temps que nous sommes devenu spectateur des spectateurs (donc aussi de nous) qui nous regarde jouer une pièce de théâtre. Comme une mise en abîmes de notre identité.<br /> <br /> Et les formes de représentations iconique dont tu parle participe entièrement à ce processus.<br /> <br /> J'ai l'impression qu'avec le web tel que nous le connaissons, nous sommes en train de changer d'échelle à plein de niveau. En éducation, on a d'abord parlé de réflexion pour caractériser la finalité attendue de l'éducation. Aujourd'hui, nous parlons de metacognition, entre enseignants, mais aussi de plus en plus à destination des élèves. Comment appellera-t-on la meta-metacognition ?
B
Merci pour cet excellent article. Je n'ai pas encore lu le mémoire mais un point important me semble en terme d'identité numérique celui de l'image qui illustre cette identité et les évolutions linguistiques : on est passé du pseudo avec photo, au gif, puis à l'avatar et maintenant au gravatar. Et l'on peut aussi parler à un skaaz, petit personnage animé qui a appris à répondre à certaines questions. Théâtralisation du web ou peur de se livrer véritablement sans doute ? et puis pourquoi devrait-on se livrer sur un blog (les blogs intimistes, ce n'est pas du web 1 ou -1 maintenant ;-) )
Les Anciens du DESS CVIR sévissent encore
Publicité
Derniers commentaires
Publicité