Le prix de la confiance - Vers l'entreprise post-industrielle
Il y a quelque temps, je vous avais renvoyés sur le site de Martin Roulleaux Dugage, pour la mise en ligne de son livre, "Le Prix de la confiance"...
A défaut d'arriver à lire tout d'un coup et à faire des commentaires généraux sur ce livre qui fait quand même bientôt 150 pages, j'ai décidé de faire des commentaires chapitre par chapitre.
Voici donc le premier volet d'une longue série puisqu'il y a 11 chapitres.
Le premier chapitre est consacré aux méthodes de management qui ne marchent pas ou plus. Alors là, c'est carrément jubilatoire. Je ne sais pas vous, mais moi, j'y ai retrouvé tous les travers de mes employeurs préférés, tous les changements d'organisation foirés, toutes les nouvelles définitions de poste soi-disant stratégiques. Je pourrais même vous citer les noms des
- Directeur de l'Innovation,
- Directeur de l'Université d'Entreprise,
- Directeur de la Sécurité Informatique...
Je les connais tous. En fait, le seul que je ne connaisse pas est le Directeur de L'Intelligence Economique, mais je ne serais pas étonnée de trouver cela sur une note de nomination quelconque !
Que j'aime ces paragraphes sur la schizophrénie dont font preuve nos entreprises et nos dirigeants...
Tout aussi jouissifs, les paragraphes décrivant les "recettes" qui ont sous-tendu les dernières réorganisations. Là-aussi, je suis passée par toutes les phases décrites dans ces pages, dans l'ordre dans lequelles elles sont écrites... Quel bonheur de pouvoir partager la même opinion que quelqu'un issu d'un autre sérail, avec la conviction, enfin, de ne pas être la seule à constater que ces soi-disant changements n'amènent en fait pas grand-chose, si ce n'est désillusion et démotivation... pour les fameuses masses silencieuses dont nous reparlerons dans un autre chapitre.
Ah, et la cerise sur le gâteau, l'analyse tout aussi caustique des slogans du style "Construisons l'avenir ensemble" qui n'apportent rien que nous ne connaissions déjà... Eh oui, ça aussi, j'ai entendu, au cours de ces fameux séminaires qualifiés de team-building que l'auteur décortique férocement.
Vous l'aurez compris, je me suis régalée à la lecture de ce premier chapitre et cela augure bien de la suite... Parce qu'une telle analyse serait stérile si l'auteur n'avait rien à suggérer, mais cela se termine page 30, ce qui nous laisse donc 120 pages pour construire... Et queques heures supplémentaires d'une lecture qui s'annonce passionnante.
L'auteur m'en voudra sûrement de cette comparaison mais franchement, et je ne sais pas pourquoi, ce premier chapitre me fait penser au "Journal de Bridget Jones".